Après m'être préparée comme d'habitude je suis allée prendre le métro direction Le territoire. C'était tellement bondé que j'ai failli m'étouffer avec les cheveux de la fille devant moi. Après quelques arrêt, la foule fini par libérer l'espace et je me rend compte que j'étais depuis 10 minutes à un mètre à peine de S. La chopant au passage on s'amorce le programme de la journée et elle me raconte ce qu'elles ont fait la veille pendant que j'étais à la visite médicale. C'était une rencontre avec la direction d'une association pro écologie et plutôt contre la réhabilitation du quartier sur lequel on travaille. Pourquoi? La ville veut désenclaver ces cités, rénover leur environnement. Même si ça éradique en rien le problème de délinquance, pourquoi être contre la réhabilitation? J'apprendrai plus tard que c'est parce qu'ils veulent supprimer bon nombre d'espaces pour rajouter des grands ensembles.
En arrivant a notre QG, la brasserie du centre commercial, on fait le point. A nouveau sur la rencontre d'hier et aussi sur les rendez vous de la semaine, sur ce qu'on veut voir. Sur ce qui nous reste à visiter. C. m 'a gonflé, elle insiste, en rajoute, et aimerait que tout le monde soit d'accord avec elle. En prennant comme excuse la prononciation du nom d'une rue je la remet à sa place et clos la conversation. C' est le point faible du groupe, selon moi, on s'entend toutes plutot bien. Mais il faut faire des compromis parce que même chiante elle mérite d'avoir un groupe de travail correct qui ne la rejette pas et après tout elle a ses avantages (la redaction!!).
Un peu avant midi arrive M., C. part pour sa visite médicale nous laissant perdue sur la destination prochaine. On mange chez M. et on décide ensuite de nous rendre à une permanence de D. (présidente de l'association des locataires de la cité #1). Devant sa porte close on croise d'abord la présidente d'une association pour le droit de la parole aux femmes qui accepte de nous accorder une interview; puis deux habitantes qui ramènent une pétition signée par d'autres habitants, contre la construction de nouveaux immeubles. Mme B. nous explique que la ville veut construire un immeuble à la place d'un carré avec 6 arbres. Son indignation augmente peu a peu quand elle nous parle des espaces verts qui sont laissés à l'abandon, dont ils ont enlevé les bancs ou de ceux qui ont été fermés. Interdit d'accès pour qu'ils puissent tout bétonner. "On n'aura plus un joli jardin sous notre balcon mais un parking. Ils vont tout bétonner." Ensuite elle nous parle de sa petite fille qu'elle ne peut plus emmener au parc parce qu'il n y a plus de parc à proximité. "Heureusement qu'il y a le dessin, mais je ne sais pas comment je vais faire, dans deux ans elle veut faire le théâtre mais c'est très cher ! Tout est payant!". Suite à ça on lui demande s'il y a des choses organisées pour les parents, elle nous raconte alors que le CCO avait organisé des activités pour les mamans mais bizarrement personne n'a pu y aller. Parce que l'information qui devait être transmise ne l'a pas été. Et puis ça à été abandonné. Ces dames n'ont plus voulu y aller parce qu'elles ont eu la sensation du coup que les activités étaient "réservées" à la cité #2.
La seconde habitante quant à elle, nous explique avoir deserté la communauté de locataires parce que du temps où elle s'occupait de ses enfants (qui ont bien grandi!), elle s'est battue pour l'instauration de certaines choses qui n'ont pas été mises en place, alors elle a laissé tomber. Elle ne fréquente plus la cité que pour rentrer chez elle.
Finalement on part, se souvenant bien de recontacter la responsable de l'association de locataires quand elle rentre de vacances. Ne sachant pas trop quoi faire on suit le conseil des deux dames et allons à la maison de quartier de #2. Découvrant une arrière cour pleine d'enfants qui jouent, on manque de faire demi tour. Mais en croisant quelqu'un qui nous pousse à entrer, on continue. À l'intérieur on s'adresse à l'un des adjoints de la directrice qui accepte de répondre à nos questions. En fait, la maison de quartier est essentiellement destinée aux enfants, à la garderie. Il nous dégage une vraie ambiance de crèche et on a la sensation de ne pas pouvoir "profiter" de la maison de quartier autrement qu'en amenant un enfant pour dessiner ou pour qu'on vous le garde pendant X occupation.
Brief de fin de journée et retour à la maison.